30 novembre 2010

Happy tuesday everyone, Buon martedi a tutti !

Tout est toujours une question d'état d'esprit, vous ne trouvez-pas ? Se lever le matin et se dire qu'une journée difficile ou pénible nous attend encore sous un ciel gris et bas, fera la journée difficile et pénible et aucune embellie ne viendra éclairer nos pensées. On n'a pas toujours le choix. La vie est parfois pénible et le sort semble s'acharner sur certains. On ne peut hélas rien y faire, ou alors si peu quand il s'agit des autres et de la profondeur de leur désarroi. Tout l'argent du monde ne résoudrait pas les bobos du cœur et de l'âme dont les humains s'affligent. Mais il suffit souvent de petits riens pour que tout aille mieux. Un pas grand chose qui éclaire soudain le ciel et chasse les nuages.

Réveil en fanfare ce matin. Mitsou notre vieux chat rouge, a sauté sur le rebord de la fenêtre en faisant tomber des livres, puis il a sauté sur mon lit et avec sa patte a cherché à me réveiller, comme il fait quand il a faim et qu'il tolère mal d'attendre. Mais là, il n'était pas sept heures. Qu'est ce qui pouvait bien motiver cet excès d'énergie chez un gros chat casanier et poussif ? En m'approchant de la fenêtre, j'ai vu le chat des voisins qui manquait à l'appel hier soir. Grelottant, la pauvre bête s'était réfugiée sous le porche de la maison d'en face. Il miaulait doucement, comme un cri de désespoir. Tout dormait dans la rue.  
 
Mitsou l'avait entendu et voulait l'aider. J'ai ouvert la fenêtre sous le regard approbateur de Mitsou. Le chat des voisins, tout frigorifié est vite rentré. La fenêtre refermée aprs qu'une bouffée d'air glacé se soit répandue dans la pièce, les deux amiss sont allés directement vers la cour, d'où le chat des voisins a pu regagner sa maison. On eut dit que les deux bêtes bavardaient joyeusement. Avant de remonter chez lui, le rescapé a longuement léchouillé son sauveur en ronronnant. L'air de lui dire « Merci beaucoup et à bientôt ». 
 
Mon chat tout guilleret semblait avoir le sourire. Il est revenu sur le lit et, après s'être confortablement lové sur la couverture, ronronnement au maximum, il s'est rendormi, visiblement satisfait de sa B.A. du jour. INXS à la BBC envoyait les décibels. Il n'était plus temps de rester au lit. Dehors, une pluie fine tombait. La tasse de thé bouillant, ce builder's tea dont je ne sais me passer le matin, les biscuits qui vont avec (vous savez, ces Digestive de Mc Vities qui sont depuis toujours liés dans mon esprit à la délicieuse campagne anglaise), le plaisir du rasage,  la mousse sur la joue, la journée qui vient comme une page blanche... Autant de petits riens qui font déjà ce jour un bon jour. La pluie a cessé. Il fait bien froid, dans quelques minutes le bureau, la routine... Venise me manque et mon travail m'ennuie... Mais tout cela, les contraintes, les ennuis, les soucis, les chagrins ne sont rien quand je pense aux deux chats ce matin, aux enfants qui viennent de passer sous mes fenêtres en chantant joliment. Et puis les quelques minutes prises à l'instant pour noter tout cela et essayer de le partager avec vous. Petits riens sans prétentions « qui font du bien et qui ne coûtent rien», mais aident à vivre, voire parfois à sur-vivre. Bonne journée à vous.

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3 commentaires:

anita a dit…

Oh ! oui !!!! votre histoire de chats est mon 2è sourire du matin ( le 1er pour mon petit-fils ... ) la journée sera agréable malgré le froid humide ....
merci !!!
Anita

VenetiaMicio a dit…

Merci Lorenzo pour ces petits riens qui m'ont fait du bien et qui m'apportent beaucoup par cette matinée triste d'hiver...Venise me manque, à moi aussi !!!
Vous voyez votre page d'aujourd'hui ne sera pas blanche, ces quelques mots sont joyeux grâce à Mitsou et son petit pote !
Alors Buon martedi a voi Lorenzo
Danielle

Anne a dit…

C'est une anecdote charmante que je découvre ce soir et à laquelle je penserai demain matin. Merci, Lorenzo!
Anne

28 novembre 2010

Pour finir ce dimanche en beauté

A Venise, le temps passe si vite quand on n'est là que de passage, que chaque moment compte. On ne sait pas toujours traîner le nez au vent. J'ai été comme cela moi aussi autrefois, et mes enfants après moi. Mais désormais, lorsque nous avons la chance de pouvoir y revenir, quelque soit la durée de notre séjour, c'est davantage d'atmosphère dont il s'agit, plus que de vie sociale, de marathon culturel avec la longue liste des expositions à voir, des musées, des biennales et des collections privées ouvertes au public. Comme je le scandais au micro d'une sympathique journaliste suisse, il y a quelques années, Venise, n'ayez pas peur". N'ayez pas peur de vous perdre, mais n'ayez pas peur non plus de laisser le temps filer, que ce soit en restant longtemps à une terrasse de café (ce n'est pas trop la saison je le reconnais), pour observer les gens qui passent, sur un banc aux Schiavoni, pour admirer ce paysage unique au monde, mais aussi, chez vous, si vous avez la chance de bénéficier d'une fenêtre avec vue, d'un jardin ou d'une altana... 
 
Moi, ce que je préfère, c'est quand il fait assez bon, en hiver, pour laisser la fenêtre ouverte et sentir le mouvement de la ville, les passants dans la rue, les bateaux sur le canal voisin. Une tasse de thé fumant, quelques biscuits, un scone ou une tranche de cake (fabrication maison bien entendu), un livre ouvert à portée de main, et de la musique. C'est là le meilleur moyen que je connaisse pour éloigner cette mélancolie du dimanche soir, surtout quand l'hiver est proche et que la nuit tombe vite. Cette belle chanson de Josh White convient parfaitement à cet état d'esprit. laissez-moi vous en faire cadeau ce soir, en vous souhaitant une bonne semaine.

1 commentaire:

Les Idées Heureuses a dit…

N'est ce pas ce que l'on emmène avec soi en quittant la lagune, songeant: -"Quand y reviendrai-je ?"
Elle ne nous abandonne jamais, cette impression de la sentir, de la frôler, de l'écouter respirer, au moindre détour d'une seconde.
Chaque jour, chaque nuit, on s'en éloigne et on s'en rapproche.
Bonne semaine à vous Lorenzo.

Sartre et les pigeons de Venise

«Les pigeons, morceaux de marbre fous. Ces grands nerveux à quelle épreuve soumis. Photographiés, nourris par des touristes eux-mêmes énervés, ils ont l’égarement des êtres vivants astreints à faire couleur locale. Ils marchent entre les jambes des Anglaises mais à chaque sonnerie de cloche, s’envolent en ronds fous, une grande étoffe claquante. Je suis sûr qu’ils jouent la peur : pensez, ça fait un siècle que ça dure.»
Jean-Paul Sartre
in-La Reine Albermale, « Venise »